Concilier maternité et carrière
- audreytudes
- 7 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 avr.
Lorsque j'ai appris que j'allais devenir mère, j'étais emplie d'une joie indescriptible. J'imaginais déjà les moments de bonheur à partager avec mon enfant, tout en continuant à gravir les échelons de ma carrière de cadre dirigeante. Naïvement, je pensais pouvoir tout avoir : une carrière florissante et une vie de famille épanouie. Ce que je n'avais pas anticipé, c'était le marathon épuisant que cette quête de l'équilibre parfait allait devenir.
Le mythe de la supermaman
Dès mon retour de congé maternité, j'ai plongé tête la première dans ce que j'appelle maintenant "le mythe de la supermaman". Je voulais prouver à tout le monde - à mes collègues, à ma famille, et surtout à moi-même - que je pouvais tout gérer sans broncher. Les journées commençaient à l'aube avec les biberons et se terminaient tard le soir avec les rapports à finaliser. Entre les deux, c'était une course effrénée contre la montre.
Je me souviens encore de ce jour où j'ai dû quitter précipitamment une réunion importante parce que la crèche m'avait appelée : mon fils avait de la fièvre. Le regard désapprobateur de certains collègues m'a suivie jusqu'à l'ascenseur. Ce jour-là, j'ai ressenti pour la première fois le poids écrasant des attentes contradictoires placées sur les épaules des mères qui travaillent.
L'équilibre impossible
Chaque jour était un exercice d'équilibriste. Je jonglais entre les réunions stratégiques et les rendez-vous chez le pédiatre, les présentations à préparer et les repas à planifier. Le soir, épuisée, je passais du temps avec mon fils, rongée par la culpabilité de ne pas être plus présente. Une fois qu'il était couché, je rallumais mon ordinateur pour rattraper le travail en retard.
Les week-ends, censés être des moments de repos et de qualité en famille, étaient souvent entrecoupés d'appels professionnels ou de sessions de travail improvisées pendant la sieste de mon fils. Je me répétais sans cesse que c'était temporaire, que les choses allaient s'améliorer. Mais les mois passaient, et l'équilibre tant recherché semblait toujours hors de portée.
Les attentes sociétales : un fardeau invisible
Au fil du temps, j'ai réalisé que ce n'était pas seulement mes propres attentes qui me pesaient, mais aussi celles de la société. D'un côté, on attendait de moi que je sois une mère dévouée, présente à chaque étape importante de la vie de mon enfant. De l'autre, dans le monde professionnel, la moindre manifestation de mes responsabilités parentales était perçue comme un manque d'engagement.
La décision qui a tout changé
Cette prise de conscience a été le catalyseur de ma décision de changer de vie. J'ai compris que le véritable succès ne se mesurait pas à l'aune de mes performances professionnelles, mais à ma capacité à être présente et épanouie dans tous les aspects de ma vie.
Un nouveau chapitre
Aujourd'hui, alors que je façonne ma nouvelle carrière de céramiste, je réalise à quel point cette expérience m'a transformée. J'ai appris que l'équilibre parfait n'existe pas, mais qu'il est possible de créer une harmonie qui nous corresponde.
Je ne prétends pas avoir toutes les réponses. Concilier maternité et carrière reste un défi quotidien. Mais maintenant, je l'aborde différemment. J'ai appris à définir mes propres critères de réussite, à fixer des limites saines, et surtout, à ne pas avoir peur de remettre en question le statu quo.
À toutes les mères qui se reconnaissent dans ce récit, je voudrais dire : vous n'êtes pas seules. Il n'y a pas de honte à admettre que c'est difficile, ni à demander de l'aide. Et surtout, n'ayez pas peur de redéfinir ce que signifie pour vous une vie réussie. Parfois, le plus grand acte de courage est de choisir une voie différente, une voie qui résonne avec vos valeurs les plus profondes.
La maternité m'a poussée à bout, c'est vrai. Mais elle m'a aussi offert la plus belle des opportunités : celle de réinventer ma vie selon mes propres termes.

Commentaires